Humilité..!!
Il est toujours périlleux de vouloir comparer des exploits. De décréter que tel titre a plus de saveur qu’un autre. À
chaque compétition son histoire, disent en général les joueurs. Cet Euro autrichien n’aura pas dérogé à la règle. Il a eu ses aspérités. L’équipe de France ne s’y est pas engagée avec l’aisance
et la puissance qu’elle avait fait souffler sur les parquets chinois et croates. L’aventure n’en a sans doute été que plus belle.
Car le précipice était là, sous leurs pieds. Quelques secondes de plus contre la République tchèque, un arbitrage un poil moins favorable contre l’Espagne… et les Bleus repartaient bredouille pour la première fois depuis bien longtemps. Une issue a priori intolérable pour les dix-sept individus qui ont composé en Autriche le groupe France. Guillaume Gille a reconnu qu’ils avaient ressenti de la peur à l’idée de passer à la trappe. Mais cette crainte ne les a jamais paralysés.
Au contraire, Nikola Karabatic et consorts ont retroussé leurs manches et se sont remis au turbin. Claude Onesta l’a expliqué, c’est en revenant aux bases, en retravaillant les gammes, que les Français ont repris confiance en eux. Et quand ces joueurs-là sont en confiance, ils deviennent rapidement irrésistibles.
Du travail, c’est donc tout ? Pas seulement. Dans une équipe de stars, la moindre poussière dans l’engrenage aurait fait exploser le tout. En équipe de France, il n’y a pas de stars. Seulement des types qui sont devenus les meilleurs de la planète dans leur discipline. Des gars, pour la plupart déjà champions olympiques, du monde et d’Europe, mais qui ne rechignent pas à tirer encore un peu la langue pour aller chercher une nouvelle breloque. C’est la force de cette équipe. Une force qui ne s’étiole pas, même dans l’adversité et même quand il n’y a plus rien à prouver.
Ce ne sont pas des compétiteurs, mais des vainqueurs, comme l’a dit Thierry Omeyer. En Autriche, les Bleus ont encore donné une leçon de handball à tout le monde. Et surtout d'humilité.