Tidiane Ouedraogo et Marius May attendent la reprise de la compétition avec impatience. En attendant, ils jouent au handball par procuration, devant leur écran de TV.
Magali Girardin Cela fait deux semaines qu’il joue au handball par procuration, dans son fauteuil, bouche bée comme il dit, devant les prouesses télévisées d’Andy Schmid et de l’équipe de Suisse, invitée surprise des Mondiaux en Égypte. Tidiane Ouedraogo est arrière gauche au CS Chênois Genève, le seul club romand de ligue nationale. Il aura 20 ans ce printemps et le hand, c’est toute sa vie.
Le Genevois d’origine burkinabée a passé cinq ans à Chambéry, d’abord au pôle excellence, puis au centre de formation de l’un des meilleurs clubs français, où évolue Nikola Portner, l’ange gardien de la Nati. Grand espoir, pas seulement par la taille (1,98 m), il a porté le maillot rouge à croix blanche en U19. En LNB, il cherche à se faire une place dans l’ombre du géant ukrainien Maxym Strelnikov, le deuxième meilleur marqueur de l’équipe. Mais là, il est à l’arrêt, cheville endolorie, championnat suspendu et salle d’entraînement fermée.
«Oui, ce n’est pas une situation facile à affronter. On doit prendre notre mal en patience, garder la forme sans avoir l’aiguillon de la compétition pour nous stimuler», confie Tidiane Ouedraogo. Au moins, il a le temps de se soigner en attendant le coup de sifflet de la reprise. «Finalement, ça m’arrange un peu. Je ne prends pas de retard sur mes coéquipiers», poursuit-il. Autant voir le bon côté des choses et tromper son ennui devant la TV. «C’est un lot de consolation», affirme ce fan de l’équipe nationale et de Mikkel Hansen, la star danoise du PSG, désigné trois fois meilleur joueur mondial de l’année. «Il est aussi arrière gauche, c’est pour moi une vraie source d’inspiration.» Son futur à lui, il le voit dans le médical. Physio, infirmier ou ambulancier.
«Andy Schmid, c’est un des meilleurs au monde. Il a son propre style, une qualité de feinte et une vision du jeu impressionnantes. Il sait tout faire sans être un malabar.»
Marius May, demi-centre au CS Chênois GenèveComme lui, son pote Marius May (21 ans) ronge son frein en espérant retrouver au plus vite le ballon. «Faire des pompes tout seul dans son salon, c’est pas très fun. Mentalement, c’est difficile à vivre. Je préfère infiniment mieux les entraînements collectifs, propices aux relations sociales», commente le demi-centre, longtemps intégré aux sélections suisses juniors et espoirs. Lui aussi est parti en France se faire la main, deux ans au centre de formation de Montpellier, l’ancien club de Nikola Portne