Arthur ANQUETIL dans le midi libre dimanche 7 avril 2019
Midi Libre ce matin
Interview de Arthur Anquetil
« À Montpellier, je n’existais pas »
Arthur Anquetil a été couvé dans l’Hérault. Il s’éclate désormais au pied des Alpes.
Il ne regrette rien. En quittant Montpellier il y aura bientôt deux saisons, Arthur Anquetil n’a pas seulement retrouvé du temps de jeu. Le gamin est devenu un homme et s’est affranchi d’un patronyme parfois lourd à porter.
Le fils et le neveu de (Fred et Grégory)… vole désormais de ses propres ailes. Les retrouvailles avec le MHB, ce soir, à l’occasion de la demi-finale de la Coupe de France sont anecdotiques.
Seul le résultat comptera au bout du compte. Car à Chambéry, où il espère prolonger sa carrière de handballeur professionnel, c’est le match de l’année.
Regrettez-vous parfois d’être parti de Montpellier ?
Non. Je suis pleinement épanoui. Au MHB, j’avais un statut difficile. Mon temps de jeu était réduit. Je touchais le haut niveau de près et… de loin, finalement. En signant à Sélestat en Proligue (NDLR : 2e division), je me suis retrouvé à jouer 60 minutes par match. J’ai aussi été élu meilleur espoir et meilleur ailier gauche du championnat. C’était l’année que j’espérais.
Au MHB, vous étiez un Anquetil…
J’étais le petit de la maison. Tout le monde me demandait des nouvelles du grand-père, du père, de la famille. Mais on ne s’intéressait pas vraiment à moi. Je n’existais pas. Alors j’ai pris mon courage à deux mains et je suis parti.
Cette expérience, à Sélestat pour commencer, puis à Chambéry depuis cet été, vous comble-t-elle ?
C’est très enrichissant. À tous les niveaux. J’ai grandi humainement. Il a fallu que je me débrouille, seul, comme un grand, loin de tout.
Sportivement, la Starligue c’est quand même autre chose…
C’est sûr. En Proligue, mon pourcentage de réussite dépassait les 70 %, là, je dois être à un peu plus de 50 (54 en fait). Ce n’est pas suffisant, je le sais. Le niveau n’est tout simplement pas le même. Notamment du côté des gardiens de but.
À Chambéry, vous avez retrouvé Erick Mathé, l’ancien adjoint de Patrice Canayer au MHB. Êtes-vous surpris par sa réussite ?
Pas du tout. Avant même d’arriver à Montpellier, Erick connaissait très bien le handball. Il était plein de facultés. Il s’est ensuite enrichi au contact de Patrice, il a pris tout ce qu’il pouvait prendre. Sans lui, Chambéry ne serait pas au niveau où il est actuellement (NDLR : 5e du championnat à 4 points de Montpellier). C’est lui qui tient la baraque.
Qu’a-t-il concocté pour cette demi-finale ?
Il est remonté comme une pendule (rires). Plus sérieusement, c’est toujours difficile de jouer face au MHB. On ne sait jamais par quel bout le prendre. Ça se joue sur des détails.
En championnat, Chambéry a perdu ses deux matches face au MHB non sans avoir longtemps mené au score…
C’est vrai. On n’était pas loin. Il va falloir être encore meilleurs, notamment lors de nos temps faibles.
Vos supporters seront là pour pousser cette fois. Au Phare, c'est le match de l’année. Tout le monde a envie de gagner et de ramener un titre à Chambéry.
Source MIDI LIBRE