L'Entretien du Lundi – Thierry Omeyer : "Aller au bout dans chaque compétition

Avant de se concentrer sur la préparation de ses 4e Jeux Olympiques, le capitaine de l'équipe de France s'apprête à disputer la Finale de la Coupe de France et le Final Four de la Ligue des Champions. En parallèle, l'insubmersible portier des Bleus prépare aussi son après carrière

Sais-tu combien de trophées tu totalises à ce jour en club et en équipe de France ? Après le titre de champion remporté avec le Paris SG HB, ce sujet a été évoqué. 50 titres, c’est un chiffre rond. C’est beaucoup mais je suis quelqu’un qui regarde toujours vers les prochains défis. Au début de ma carrière j’espérais remporter des titres mais évidemment pas autant.

Dans ces circonstances, en tant que capitaine, es-tu amené à plus t’exprimer et à solliciter tes coéquipiers ?

Bien sûr j’essaie de prendre aussi la parole car nous sommes plusieurs à pouvoir le faire. Le groupe a toujours fonctionné sur capacité à se dire les choses quand il le faut. Échanger et discuter demeure très important au sein du groupe, et c’est la même chose avec le staff pour débriefer les matches.

Le tirage au sort du tournoi olympique a été effectué il y a 10 jours. Quelle a été ta réaction ?

Bien sûr nous sommes dans un groupe très relevé avec de grosses équipes. Il faudra rentrer assez fort dans la compétition où on va retrouver la Croatie, le Danemark et le Qatar, font partie des équipes favorites. L’Argentine progresse et la Tunisie s’est qualifiée en battant largement la Macédoine. Il faudra sortir à la meilleure place possible avec ensuite un quart de finale qui demeure le match le plus important.

Après la victoire sur la Hongrie à Toulon, tu as filé à l’Insep (Paris). Quel était le programme ?

J’ai débuté cette année la formation du DES (Diplôme Entraineur Spécialisé). Je prépare ce diplôme qui s’obtient sur deux ans afin d’envisager mon après carrière et pour me tourner vers l’entraînement. Je souhaite transmettre tout ce que j’ai appris mais je ne sais pas encore si ce sera spécifiquement sur le poste de gardien de buts ou plus largement.

En plus de la LNH, suis-tu particulièrement la Handball ProD2 ?

Je suis notamment Sélestat. Non seulement parce que j’ai joué dans ce club et aujourd’hui mon frère Christian en est le directeur sportif. Alors forcément, je suis au courant des résultats et je suis l’évolution du club. Le week-end prochain, Sélestat disputera un match décisif pour la montée directe en LNH. Depuis quelques années, la Handball ProD2 est un championnat très ouvert avec un peu tout le monde qui peut battre tout le monde. Il y a de la densité et c’est intéressant jusqu’à la dernière journée, que ce soit la lutte pour le titre ou pour l’accession aux play-offs.

Quel est le bénéfice d’avoir obtenu le titre de champion de France à cinq journées de la fin de la saison ?

C’est d’abord une grande satisfaction d’avoir remporté ce titre. Le décrocher à cinq journées de la fin montre notre régularité alors que nous étions aussi concentrés sur la Ligue des Champions. Nous avons pu enchaîner les deux compétitions et mener à bien nos objectifs : décrocher le titre de champion de France et accéder au Final Four.

?Vous disputerez le 21 mai la finale de la Coupe de France face à Montpellier. Cette finale a-t-elle une saveur particulière d’autant plus qu’elle sera disputée huit jours avant le Final Four de Cologne ?

Nous avons envie de remporter ce trophée et il faudra en effet sortir un gros match face à une équipe de Montpellier qui nous a battus en finale de la Coupe de la Ligue. L’ambition du Paris SG HB est d’aller au bout dans chaque compétition et cette finale on veut la gagner.

Lors du Final Four de Cologne (28-29 mai), le club polonais de Kielce sera votre adversaire en demi-finale…

C’est une demi-finale de Ligue des Champions dans un Final Four qui réunit les meilleures équipes. On s’attend à un match difficile face à cette très belle équipe de Kielce qui atteint ce niveau pour la 3e fois. Elle dispose de très joueurs à tous les postes et il faudra produire une grosse prestation défensive pendant 60’. Les arrières sont très dangereux de loin, les ailiers courent très vite et il y a un très bon pivot Bref, c’est une équipe complète.

En quoi l’arrivée de Noka Serdarusic a t-elle modifié ta façon de relancer ?

Je connaissais déjà sa philosophie de jeu puisqu’il m’a dirigé pendant deux saisons à Kiel. Ses principes de jeu sont très portés vers l’avant avec des montées de balles très rapides. Le rythme est peut-être plus élevé et il faut en effet rester concentré pour jouer le plus vite possible. Il faut être précis sur les premières passes, voire même extrêmement précis afin de trouver le joueur dans sa course. Le plus souvent je cherche Niko (Karabatic) qui imprime le rythme de la montée de balle ou Mikkel (Hansen) en fonction de la réaction de la défense adverse. Je recherche aussi Luc (Abalo) et Sami (Honrubia) qui partent vite vers l’avant

Si tu vas à Rio… Tu nous as récemment gratifié de quelques couplets de Dario Moreno avec tes coéquipiers du Team Caisse d’Épargne…

C’était une expérience sympa et j’ai pu constater que je ne m’étais pas trompé de carrière (rires). Découvrir l’envers du décor de l’enregistrement d’un titre était intéressant. J’ai surtout passé un bon moment avec les autres sportifs. Cela permet aussi d’échanger sur nos préparations respectives et cela renforce nos liens.

Source : Fédération Française de Handball