l'ancien Chambérien Tidiane OUEDRAOGO dans la tribune de Geneve
Les espoirs chênois jouent par procuration derrière la TV
Championnat de LNB suspendu et salle d’entraînement fermée, c’est la dure réalité des joueurs de Sous-Moulin. Heureusement, il y a les Mondiaux en Égypte qui leur tendent les mains.
«Andy Schmid, c’est un des meilleurs au monde. Il a son propre style, une qualité de feinte et une vision du jeu impressionnantes. Il sait tout faire sans être un malabar.»
Comme lui, son pote Marius May (21 ans) ronge son frein en espérant retrouver au plus vite le ballon. «Faire des pompes tout seul dans son salon, c’est pas très fun. Mentalement, c’est difficile à vivre. Je préfère infiniment mieux les entraînements collectifs, propices aux relations sociales», commente le demi-centre, longtemps intégré aux sélections suisses juniors et espoirs. Lui aussi est parti en France se faire la main, deux ans au centre de formation de Montpellier, l’ancien club de Nikola Portne
Mais à chacun sa place, son choix de vie. «J’ai été réserviste en équipe nationale, je ne sais pas si j’avais le niveau pour aller plus haut», confie Marius May. Il a abandonné ses études de lettres, prépare sa prochaine entrée à l’école supérieure de soins ambulanciers en travaillant dans un EMS. Le Mondial, il le regarde plutôt en différé. Le handball, il l’a découvert comme beaucoup de jeunes lors du tournoi scolaire. Un sport trop méconnu ici, populaire outre-Sarine et renommé de l’autre côté de la frontière. «Oui, c’est comme ça. J’espère que les exploits des internationaux suisses susciteront des vocations et doperont le nombre de licenciés, chez nous aussi», affirme-t-il.
Dimanche, les deux handballeurs genevois ont applaudi la sortie réussie de l’équipe helvétique face à l’Algérie. Schmid a cartonné et Portner a bétonné. «Franchement, elle a assuré, sa performance d’ensemble est plus que respectable», s’émerveille encore Tidiane Ouedraogo. «Et dire qu’elle a même failli battre la France, ça aurait chambré dans le vestiaire», ajoute-t-il. Bien sûr, le spectacle télévisuel ne restitue pas les émotions d’un match vécues au cœur du jeu, les mains barbouillées de colle blanche. Il y a de la frustration dans les propos du joueur chênois. Une envie aussi. «Une petite voix intérieure me dit que cela pourrait être moi, sur le terrain, mais pas au Mondial…» Ce sera peut-être le cas, en mars ou en avril, du côté de Wädenswil. Source : Tribune de Geneve du 25 janvier 2021