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Publié par fean73

Entretien du Lundi - Raphaël Caucheteux : « un rêve éveillé »

Avec Benjamin Afgour et Nicolas Claire, Raphaël Caucheteux disputera bientôt sa première compétition majeure avec l’équipe de France. À 32 ans, l’ailier gauche de Saint-Raphaël Var Handball, espère participer à une nouvelle campagne victorieuse de l’équipe de France à l’occasion de l’EHF EURO 2018 en Croatie.

Avais-tu la boule au ventre ce matin lorsque Didier Dinart et Guillaume Gille vous ont réunis pour vous annoncer la sélection ?
Sincèrement non car si je n’avais pas été pris, je n’aurais pas eu de regrets car j’ai tout donné pendant ces quinze jours de stage. J’ai le sourire depuis ce matin et dès demain (mardi) je vais me remettre en mode compétiteur.

Non seulement tu pars pour la Croatie et dans la liste des seize…
J’avais envie d’aller à l’Euro, je ne le cache pas. L’opportunité s’est présentée et j’ai voulu la saisir. Mais ce n’est pas une fin en soi. Je ne pars pas pour faire de la figuration. 

Es-tu surpris d’avoir pu t’exprimer lors des matches de préparation ?
Certes mais le plus important, c’est le match de vendredi. Je ne m’attends pas à jouer 60 minutes. Je suis là pour apprendre et apporter à l’équipe, aussi encourager mes coéquipiers. J’ai un peu d’expérience et si le coach fait appel à moi, je n’aurai pas la pression.

Quelle émotion as-tu ressenti au moment de rentrer dans l’AHA avec le maillot tricolore ?
J’étais fier et heureux de chanter la Marseillaise. C’est immense : tellement de grands joueurs sont passés ici. Jackson Richardson en 2001 et l’an passé encore avec ce deuxième titre mondial remporté à domicile. J’ai l’impression de vivre un rêve éveillé depuis un mois. Je ne m’y attendais plus et je devais participer à un tournoi avec mon club à Saint-Étienne dans quelques jours. Et là, je vais me préparer pour affronter la Norvège, la Biélorussie et l’Autriche sur un championnat d'Europe.


Recordman de buts en championnat de France, comment as-tu géré ta frustration de ne pas être retenu en équipe de France précédemment ?
Disons que les premières années, c’était très frustrant car je pensais le mériter au regard de ce que je réalisais sur le terrain. Mais je me suis remis en question. Aujourd’hui, même si j’enchaîne les bonnes performances, je sais que rien n’est acquis. Lorsque j’ai intégré l’effectif professionnel à Montpellier, je me suis relâché et cela m’a coûté ma place. Je suis parti à Saint-Raphaël, loin des copains et seul avec moi-même. J’ai compris que si je voulais vivre de ce métier, il fallait travailler. 

Est-ce que tu as le sentiment de progresser au sein de cette équipe de France ?
Les ballons arrivent avec précision. Si à l’entraînement en club, je rate un tir, je m‘en fais un peu moins. Ici, le niveau d’exigence est énorme et je sens que je progresse. J’écoute beaucoup Mika Guigou et les anciens. J’emmagasine de l’expérience.

Comment ton entourage accueille t-il cette sélection pour l’Euro ?
Beaucoup de gens me disent que je méritais cela. C'est touchant bien sûr. Mes parents ? Ils ne viennent jamais me voir jouer car je suis plus stressé par leur présence ; ils me suivent par médias interposés. En revanche ma compagne était présente dans les tribunes ce week-end.

Comment appréhendes-tu le fonctionnement de l’équipe de France ?
Il n’y a pas de jeunes ou de vieux. Tout le monde s’entend bien. Si je dois prendre un exemple, les frères Karabatic sont simples et ils sont discrets. Ceux qui ont beaucoup de charisme sur le terrain peuvent être très tranquilles en dehors. En même temps, le groupe est bien concentré sur l’objectif. Je connaissais tous les joueurs mais c’est moi qui intègre le groupe et qui doit aller vers les autres. J’aime faire des blagues et je suis un mec simple. Et travailleur.

Qui t’a inspiré lors de ta carrière ?
Je remercie Patrice Canayer de m’avoir fait glisser sur le poste d’ailier gauche alors que j’avais débuté au pivot. J’ai un physique atypique et je suis rapide et efficace en contre-attaque. Kallman m’a inspiré ainsi que Mika Guigou et Greg Anquetil. Je ne suis pas un spécialiste des roucoulettes ou des chabalas mais je cherche à optimiser mes points forts et mes tirs préférentiels. J’essaie toujours de travailler à l’entraînement pour améliorer les détails.

Au fil de ta carrière, tu as été épargné par les grosses blessures. Est-ce un héritage, un patrimoine génétique particulier ?
J’ai en effet de la chance de ne pas avoir connu la blessure. Comme me disaient Andrej Golic et Laurent Puigségur « tu es maigre et tu as les os pointus. » J’ai une certaine hygiène de vie, je mange trois par jour et je fais toujours la sieste. Hors saison, je cours quasiment tous les jours. Je sais que j’ai besoin d’une grande préparation.

Source Fédération Française de HANDBALL

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