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Publié par fean73

L’équipe de France de handball n’a fait qu’une bouchée de l’Islande (36-28) et s’est ouvert les portes de la finale de l’Euro.

Quand l’odeur de l’or s’approche de leurs narines, les handballeurs tricolores deviennent d’impitoyables tueurs. Les Islandais en ont fait les frais samedi en demi-finale de l’Euro, incapables d’échapper au contrat qui avait été mis sur leur tête. Les Bleus avaient de la salive au bord des babines et les crocs acérés à l’idée de croquer à nouveau le plus beau des métaux. Après un début de compétition compliqué, leur rêve de compléter l’incroyable trilogie Jeux olympiques – Mondial – Euro, jamais concrétisée, a pris encore un peu plus de corps samedi au milieu de la Stadthalle de Vienne.

Un jeu rapide efficace

On sait bien que ce qui caractérise cette équipe de France est sa force collective, cette incroyable capacité à toujours avoir un ou deux éléments pour la porter vers les sommets. Samedi, le succès sur l’Islande avait incontestablement le visage de Nikola Karabatic. Le demi-centre de Montpellier a été le chef de la meute bleue. Impressionnant de facilité en attaque, distributeur éclairé de friandises à ses coéquipiers, il n’a pas non plus rechigné à encaisser les coups des chaudronniers islandais. Pas étonnant ainsi que ce fut lui qui, juste avant la pause, inscrivit quatre buts consécutifs, dont une merveille de lob, pour donner définitivement les rênes de la rencontre à son équipe (16-13, 30e), qui avait jusque-là un peu de mal à creuser l’écart.

Évidemment, pour construire une telle victoire, Karabatic fut parfaitement épaulé. Par un Guillaume Joli toujours aussi précis aux penalties, par un Daniel Narcisse et ses canes explosives, par un Luc Abalo inspiré sur son aile droite. Au bout d’un quart d’heure, les Bleus avaient trouvé la clef de la défense islandaise et s’engouffraient dans les béances qui leur étaient offertes. La base arrière tricolore trouvait ainsi à plusieurs reprises Cédric Sorhaindo, esseulé en position de pivot. Surtout, les mobylettes Abalo et Guigou multipliaient le jeu rapide et harassaient les grandes carcasses nordiques. Mais il manquait encore un petit quelque chose pour définitivement tuer la rencontre et quelques tirs faciles manqués laissaient les Islandais avec un semblant d’air, comme un poisson qu’on vient sortir de l’eau.

Onesta fait même tourner

Comme souvent dans cet Euro, le coup fatal fut porté juste au retour du vestiaire. Palmarsson avait perdu un peu de sa verve, Stefansson était toujours aussi inoffensif, et les Islandais n’avaient plus grand-chose dans leur marmite. Les Bleus, eux, enfilaient les buts comme des perles sur jeu rapide (27-19, 42e). Le reste ne fut que gestion. Claude Onesta se permit même dans les ultimes minutes de faire tourner. Franck Junillon, Xavier Barachet et Grégoire Detrez goûtaient pour la première fois au Taraflex jaune de la Stadthalle. “Didier Dinart était fou furieux parce que je mettais les remplaçants et qu’il pensait que c’était trop tôt et que ça allait mettre en péril le match, expliquait le sélectionneur tricolore. Dans ces moments-là, il faut garder son calme et suivre la ligne. Il était utile dans les dix dernières minutes de ne pas solliciter les mêmes et de donner du temps de jeu aux autres. C’est peut-être dix minutes qui seront salutaires dans les jambes des cadres.”

Les Bleus ont réalisé leur meilleur match du championnat d’Europe
et confirment leur impressionnante montée en puissance. “On a peu de temps pour préparer la finale, lançait Claude Onesta. On va essayer d’identifier le jeu de nos adversaires. Ensuite les joueurs enfileront les baskets et moi ma chemise. Et puis on y reviendra et on essaiera une fois de plus d’être à la hauteur d’une finale. Cette équipe n’était pas morte, elle est toujours aussi vivante et a priori, elle joue de mieux en mieux. N’en déplaise à ceux qui pensaient qu’elle était au bout, j’espère que le bout du tunnel est encore loin.” L’entraîneur français n’a de cesse de répéter que c’est la compétition la plus difficile depuis longtemps pour l’équipe de France, aussi bien en terme d’opposition que des soucis rencontrés par ses hommes. C’est aussi la plus belle à gagner.

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France - Islande, 36-28 (16-14)
Stadthalle, à Vienne. 12 000 spectateurs.

France. - Gardien : Omeyer (15 arrêts, 35%). Buteurs : Fernandez (1/3), G. Gille (3/3), Narcisse (3/6), Joli (6/7), Karabatic (9/9), Junillon (2/2), Abalo (3/5), Sorhaindo (3/3), Guigou (6/10).

Islande. - Gardien : Gustavsson (12 arrêts, 26%). Buteurs : Svavarsson (1/1), Palmarsson (6/9), Atlason (5/10), Sigurdsson (5/10), Gudjonsson (5/5), Stefansson (2/10), Petersson (3/4), Gunnarsson (1/1).

source : le Monde

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