Bertrand Gille s'explique dans l'équipe
«Bertrand Gille, où en êtes-vous avec votre blessure à une cuisse ?
Je vais bien. J’ai repris la préparation (avec Chambéry) sans traitement de faveur. Je ne me ressens pas de ma cuisse. Et, moralement, tout va bien.
Auriez-vous pu aller au Mondial en Espagne finalement ?
Je savais que j’aurais pu être prêt. Mais j’ai eu besoin de m’accorder du temps. Ma première partie de saison a été délicate. Et je devais enrayer ce cercle vicieux qui faisait que je n’arrivais pas à me reconstruire sur du solide. J’ai donc pris mon parti de ne pas accompagner les copains.
Comment est venue cette décision ?
Après les Jeux, ça a été dur physiquement. Je me suis posé des questions. C’est le revers du sport professionnel. A un moment donné, il faut être un peu calculateur. On est engagé vis-à-vis d’un club. Faut-il entamer un peu plus un physique qui l’est déjà ?
«Dans ma tête, je ne me suis pas dit : c'est fini. Mais, potentiellement, c'est peut-être le cas»Vous aviez aussi évoqué la fin de votre carrière internationale. Qu’en est-il aujourd’hui ?
J’ai un peu l’impression d’être à la fin d’un cycle. Pour la première fois, je crois avoir fait le tour de la question, d’avoir réussi ce que j’avais entrepris. Mais je n’ai pas encore rien décidé. Dans ma tête, je ne me suis pas dit : c’est fini. Mais, potentiellement, c’est peut-être le cas. Après, personne n’est irremplaçable. Ne pas faire de compétition internationale permet à de jeunes plantes de s’épanouir et c’est très bien pour le hand français.
Que pensez-vous de l’équipe de France qui va participer au Mondial ?
C’est toujours un peu compliqué quand on n’est pas avec les gars. Mais, d’une manière générale, j’ai noté que tout le monde dans l’équipe est pas mal entamé physiquement. Je ne suis pas le seul à avoir connu des difficultés.
Cela pourrait jouer des tours aux Bleus ?
Oui, ça va être une dimension importante dans le jeu qui sera proposé. Ça va laisser des traces. On va voir à quel point le staff médical de l’équipe et Alain Quintallet, et ses exercices de sorcier, vont pouvoir faire quelque chose face à des garçons qui vont monter en puissance au fur et à mesure dans la compétition. Après, l’an dernier, c’est le seul tournoi où on était tous à bord et ça a été le moins abouti.
«C'est un peu particulier d'interférer. Ce qu'ils ont à vivre, ils doivent le vivre sans moi»Que pensez-vous des premiers adversaires de l’équipe de France ?
La Tunisie est une vieille connaissance. L’Argentine et le Brésil font preuve de beaucoup de courage et de combativité mais pas suffisamment pour être inquiétants. L’Allemagne est tellement en reconstruction et en manque de repères... Et le Monténégro est jeune, pas encore au plus haut niveau international. Je vois donc l’équipe de France maîtriser son premier tour sans problème.
Qu’allez-vous faire pendant les deux semaines du Mondial ?
Je vais m’entraîner à Chambéry avec les joueurs qui sont restés là-bas. Je vais aussi collaborer avec Canal Plus.
Etes-vous en contact avec les joueurs de l’équipe ?
Pour l’instant, non. J’avais pas mal de choses à faire. Et c’est un peu particulier d’interférer, même si je suis un acteur proche. Ça pourrait gêner. Je les appellerai avant le départ. Mais ce qu’ils ont à vivre, ils doivent le vivre sans moi.»
Olivier PAQUEREAU
Source 'lEquipe
Photo archive : JP Riboli