ENTRETIEN DU LUNDI - TIMOTHEY N'GUESSAN
Victorieux de la Ligue des champions dimanche à Cologne, pour la 2e année consécutive, et au terme d’une finale qui restera dans les annales, Timothey N’Guessan revient sur ce nouveau succès avec son club du FC Barcelone. L’international français évoque aussi son plaisir d’évoluer avec les autres français du club catalan.
Que ressens-tu au lendemain d’un nouveau titre arraché à l’équipe de Kielce ?
Mon premier ressenti est que j’ai mal partout (rire). Je me suis pris des coups, des béquilles… Bref, c’est mon premier feeling. Je suis fier, content et soulagé. Chaque fin de saison, c’est comme un sac à dos de pression qui se libère. Là, c’est puissance 1000 car nous avons gagné alors qu’il y avait pas mal de pression. Je suis maintenant prêt à passer de très bonnes vacances.
Il semblerait que des larmes ait accompagné ta joie à l’issue de la séance victorieuse de jet de 7m ?
Franchement, je ne sais pas trop pourquoi. Peut-être que c’est le match tendu en plus des blessures qui ont traîné ces derniers mois. Je n’ai pas contrôlé. C’est venu comme ça, je ne m’y attendais pas.
Ce succès avec le Barça a démontré la force de votre collectif avec de nombreux joueurs qui ont apporté leur pierre. Quelle est ta perception ?
J’ai l’impression que c’est le profil de notre équipe lorsque nous gagnons des titres. C’est le collectif où chacun a bien joué, marqué des buts et bien défendu. C’est un tout et c’est clairement une victoire d’équipe. On s’entend tous très bien au sein de cette équipe.
En tant qu’arrière gauche, tu es souvent évalué à partir de tes statistiques offensives. Tu as aussi été mis à contribution sur le secteur défensif, samedi et dimanche. Quelle est ton analyse ?
Au niveau individuel, je suis plutôt satisfait de mon Final Four même s’il y a des petites choses qui m’ont frustré. Globalement, je suis fier de mes prestations car j’ai l’impression de bien avoir aidé l’équipe. Au niveau défensif, plus en finale que sur la demi-finale face à Kiel, je suis plutôt content de ma performance.
Vous êtes quatre joueurs de l’équipe de France (avec Ludovic Fabregas, Dika Mem et Melvyn Richardson) à évoluer sous les couleurs du Barça. En quoi votre complicité est-elle précieuse à votre équipe ?
À la fin de la finale, on est tous les quatre sur le terrain. Dika, arrière droit, Melvyn demi-centre et Ludo au centre, avec moi, cela fait quatre Frenchies. Ce moment m’a rappelé un match, déjà à Cologne dans la Lanxess Arena, de l’équipe de France face à l’Espagne lors du Mondial 2019 (victoire 33 à 30). C’est un flash-back car c’était la même configuration avec les mêmes permutations. Alors oui, on peut dire que nous avons des habitudes, qu’on se connaît !
Champion olympique, double vainqueur de la ligue des champions, le tout en 12 mois... À bientôt 30 ans, ressens-tu une forme de plénitude à ce moment de ta carrière ?
Je n’aurais jamais osé rêver de gagner la Champions’ League, puis les J.O. et à nouveau la Champions’ en une année. C’est un truc de fou. Franchement, niveau handball et dans ma vie personnelle aussi, je suis très épanoui. Je profite du moment et j’espère que cela va continuer.
Souvent ennuyé par les blessures, n’est-ce pas là l’un de tes plus grands défis : optimiser ce physique qui fait ta force tout en le péparant pour étirer ta carrière au plus haut niveau ?
Oui carrément. Depuis un petit moment, j’essaie de changer. Cela a commencé par une perte de poids, et par un changement de mes habitudes d’alimentation. Aussi avec un travail plus spécifique avec les kinés et le préparateur physique avant l’entraînement. Je vais poursuivre ce travail et nous allons anticiper la pré-saison avec le préparateur physique. Le corps, c’est tellement important. Cette saison, avec toutes mes blessures au mollet, j’ai pris conscience que je devais faire plus attention encore à mon hygiène de vie.
Champion du monde, champion olympique, tu restes pourtant un garçon discret au sein de l’équipe de France ?
Je crois que c’est ma nature. Je suis discret mais bien sûr sur le terrain j’essaie de l‘être moins. Je ne suis pas très l’aise dans l’exercice médiatique même si, au fil du temps, je m’améliore. Je suis content de gagner des titres et de faire plaisir aux supporters.
À quel moment vas-tu commencer à penser aux J.O. de Paris 2024 ?
Actuellement, je vais d’abord laisser le handball sortir de ma tête (sourire). Mais mon prochain objectif, c’est bien avant 2024, ce sera dans 6-7 mois : c’est le Mondial de janvier prochain, en Pologne et en Suède. Bien sûr les J.O. 2024 constituent un objectif mais c’est du long terme. C’est encore trop tôt pour y penser.
Comment vont s’écrire tes vacances qui débuteront ce mardi ?
Avec le mariage de Gonzalo de Pérez de Vargas (le gardien du Barça) en fin de semaine où je devrais croiser quelques handballeurs. Ce sera cool. Puis je mettrai le cap sur la Normandie pour retrouver ma famille. J’espère avoir du beau temps (sourire) mais quoiqu’il arrive, on va s’éclater car la Normandie, c’est magnifique. Ensuite, nous laisserons notre petit garçon un petit moment pour un séjour avec ma compagne. La reprise avec le club est programmée début août.
Quelles sont les festivités prévues du côté de Barcelone pour fêter cette 2e Ligue des champions consécutive ?
Nous sommes rentrés par avion dans la nuit. Ce lundi après-midi, on va se retrouver à la plage avec tous les joueurs pour passer un bon moment avant un dîner officiel.
Propos recueillis par Hubert Guériau / Fédération Française de Handball