#EDFM - TROIS QUESTIONS À PASCAL BOURGEAIS
Nouveau directeur technique national de la FFHandball depuis décembre dernier, Pascal a enchaîné les échéances avec beaucoup d'envie et de perspectives à développer.
Pascal, tu as pris officiellement tes fonctions le 1er décembre dernier avec, comme première grosse échéance, le Mondial féminin en Espagne au terme duquel les championnes olympiques en titre sont revenues argentées. Il y a pire comme entrée en matière ?
En effet, ma première mission a été de me joindre à l'équipe de France pour son championnat du monde. On peut difficilement faire mieux ! Il ne faut néanmoins pas cacher qu'avant la compétition, à écouter les joueuses et le staff, c'était loin d'être une opération cousue de fil blanc. La période était extrêmement compliquée pour les athlètes car l'année a été très longue avec toutes les contraintes que chacun imagine, tandis qu'il y avait déjà eu ce sommet que sont les Jeux Olympiques. De plus, la compétition s'annonçait très relevée au regard du potentiel parcours que nous avait réservé le tirage au sort. Au final, il y a un plaisir incroyable, une réelle fierté d'avoir obtenu cette médaille d'argent même s'il y a une petite frustration car on a touché des doigts la médaille d'or. Au-delà du sportif, cette équipe a donné beaucoup de bonheur à pas mal de gens, handballeurs comme non handballeurs. Et cela en raison des valeurs qu'elle dégage comme la combativité, la solidarité ou une réelle joie de vivre ensemble. Ce sont tout un tas de petits symboles et de détails que l'on aime partager à la fédération. On a d'ailleurs pu profiter d'une vague médiatique réjouissante avec un calendrier favorable qui a ouvert quelques jolies fenêtres. Les joueuses n'ont pas eu de matchs en bois, sont montées en puissance, et cela a plu. Il y a eu de belles histoires à raconter.
En parallèle de ça, ce résultat nous met aussi devant les enjeux qui sont les nôtres pour les J.O. de 2024. On est déjà devant la nécessité de ce que l'on doit mettre en place pour être performants. Cette compétition nous démontre que, malgré toutes les qualités présentées par cette équipe, toutes les nations veulent nous faire tomber. Battre l'équipe de France est déjà un trophée. Ça décomplexe nos adversaires, parfois moins cotées, qui se disent qu'elles n'ont rien à perdre. Et on sait que, par ailleurs, la concurrence est bien présente avec la Norvège, le Danemark, la Suède, etc. Pour gagner les JO, il faudra être extrêmement solides et prêtes. Ces deux ans doivent ainsi être mis à profit pour construire notre chemin avec le staff et les joueuses. Avant cela, on va déjà préparer les prochaines échéances sur ce chemin.
Autre dossier important, géré ces derniers jours, ce sont les échéances des équipes de France jeunes qui ont été reportées. Cela n'a pas dû être facile de prendre cette décision ?
C'est une approche adaptée, cousue main. Le plus longtemps possible, on a souhaité maintenir les opérations des équipes de France jeunes car ce ne sont pas des actions mises en place histoire de sortir le maillot bleu un peu partout. Elles sont essentielles dans la formation de nos jeunes athlètes vers le plus haut niveau. Elles donnent l'opportunité aux joueurs de disputer des rencontres internationales pour s'aguerrir, se préparer à leurs échéances internationales de l'été, mais s'inscrivent aussi dans le cadre de leur formation plus personnelle. Ces rendez-vous permettent de leur faire vivre des moments différents de ceux qu'ils vivent avec leurs clubs. Avec des responsabilités, des contextes différents. Au quotidien, ce sont des aspirants, ils travaillent beaucoup à côté des pros, mais ils complètent, la plupart du temps, un effectif. Ça n'est pas comparable à ce que l'on attend d'eux dans une équipe nationale où ils doivent porter le jeu. Avec les Bleus, ils ont la responsabilité du résultat et leur prestation a un impact direct. Ce sont par ailleurs des points de passage importants pour se comparer à leurs alter-egos étrangers. Surtout quand on affronte de grosses nations européennes.
Malheureusement, dans le contexte covid actuel, les incertitudes nous ont conduits à renoncer. Le moindre cas, pendant cette période, aurait engendré des difficultés logistiques, sportives et humaines trop importantes au regard d'un stage de préparation. Comme il n'y a pas de compétitions immédiates à venir, on a considéré qu'il était plus prudent, à date, de tenter de reporter ces échéances sur la semaine internationale du mois de mars.
Côté France A, il faut aussi s'adapter avec une préparation à l'Euro un peu tronquée...
C'est vrai. Mais il ne faut pas entrer dans cette préparation de compétition en se plaignant ou en étant dans la sinistrose. Ce qui nous arrive, arrive à toutes les équipes aujourd'hui. Il suffit de regarder ce qu'il se passe avec les autres tournois de préparation qui sont perturbés, qui s'annulent. Ne nous cachons pas derrière ce type de prétextes, ça fait partie des aléas. La préparation n'est pas dans un climat totalement ouvert et détendu comme on peut le faire d'habitude, mais la mise sous bulle et les tests doivent nous protéger de certaines embûches une fois la période de transition effectuée. Ensuite, on va pouvoir travailler avec l'effectif présent dans une certaine normalité sportive. Il faut essayer d'en faire une opportunité.
Le staff et cette équipe ont une culture commune. La marque bleue va continuer à avancer. La configuration doit permettre à certains joueurs de démontrer leurs qualités. La plus grande des difficultés, c'est aux chefs cuistots du staff d'y faire face. Ils doivent, avec des ingrédients de grande valeur, élaborer un plat savoureux. Quoi qu'il en soit, au regard du calendrier et de nos adversaires, à commencer par la Croatie, on n'aura pas de temps pour se rôder et se mettre en place. Il faudra être prêts dès le début du tournoi.
Enfin j'ai une pensée sincère pour le public français que l'on ne retrouvera pas tout de suite. C'est vraiment triste mais il faudra attendre quelques semaines encore pour retrouver nos champions olympiques en France, à l'inverse des filles qui avaient pu se régaler à Besançon et à Paris.
Propos recueillis par Antoine Bréard
LE PROGRAMME :
LA MAISON DU HANDBALL
Stage du 26 au 30 décembre
EHF EURO 2022 EN HONGRIE ET EN SLOVAQUIE : à suivre sur beIN SPORTS
Tour préliminaire à Szeged (Hongrie) : 13 au 18 janvier
13 janvier à 20h30 : Croatie - France
15 janvier à 18h00 : France - Ukraine
17 janvier à 20h30 : France - Serbie
Tour principal (2 groupes de 6 équipes) : 20 au 27 janvier
Groupe I : Budapest
Groupe II : Bratislava
LES 20 JOUEURS DE LA LISTE INITIALE :
Gardiens : Kevin BONNEFOI (Montpellier HB) - Rémi DESBONNET (Usam Nîmes Gard) - Vincent GÉRARD (Paris SG HB)
Ailiers gauches : Hugo DESCAT (Montpellier HB) - Dylan NAHI (Kielce)
Arrières gauches : Nikola KARABATIC (Paris SG HB) - Karl KONAN (Pays d'Aix Université Club) - Romain LAGARDE (Pays d'Aix Université Club) - Élohim PRANDI (Paris SG HB)
Demi-centres : Kentin MAHÉ (Telekom Veszprem HC) - Aymeric MINNE (HBC Nantes) - Nedim REMILI (Paris SG HB)
Pivots : Ludovic FABREGAS (FC Barcelone) - Luka KARABATIC (Paris SG HB) - Nicolas TOURNAT (PGE Vive Kielce)
Arrières droits : Dika MEM (FC Barcelone) - Melvyn RICHARDSON (FC Barcelone)
Ailiers droits : Benoît KOUNKOUD (Paris SG HB) - Yanis LENNE (Montpellier HB) - Valentin PORTE (Montpellier HB - Cap)
LES JOUEURS APPELÉS EN RENFORT :
Gardien : Wesley PARDIN (Pays d'Aix Université Club)
Ailiers gauches : Raphaël CAUCHETEUX (Saint-Raphaël Var HB) - Mathieu GRÉBILLE (Paris SG HB)
Arrière gauche : Thibaud BRIET (HBC Nantes)
Demi-centre : Nicolas CLAIRE (Pays d'Aix Université Club)
Ailier droit / arrière droit : Julien BOS (Montpelllier HB)
LE STAFF :
Entraîneur : Guillaume GILLE
Entraîneur-adjoint : Érick MATHÉ
Entraîneur gardiens : Jean-Luc KIEFFER
Préparateur physique : Olivier MAURELLI
Analyste vidéo : Vincent GRIVEAU
Médecins : Pierre SÉBASTIEN et Emmanuel BIDET
Kinésithérapeutes : Sébastien GAUTIER, Jean-Christophe MABIRE et Jacques MIQUEL
Manager de la filière masculine : Emmanuelle MOUSSET
Relation médias : Hubert GUÉRIAU
Directeur Technique National : Pascal BOURGEAIS
Chef de délégation : Bertrand GILLE
Source : Fédération Francaise de Handball