#ENTRETIEN DU LUNDI - PASCALE JEANNIN PARTAGER

Avec Béatrice Barbusse, Sylvie Pascal-Lagarrigue, Nodjialem Myaro et le président Philippe Bana, Pascale Jeannin a rencontré jeudi passé la ministre déléguée aux sports, Roxana Maracineanu. En charge de l'éducation et de la citoyenneté, la nouvelle élue au Bureau Directeur évoque notamment la reprise du handball.

Déjà élue au Conseil d’Administration, tu fais désormais partie du Bureau Directeur, en charge de l'éducation et de la citoyenneté. Quel a été l’élément déclencheur pour un engagement plus important encore ?
Je suis ravie que l'éducation soit discutée et traitée en direct au sein du Bureau Directeur, la citoyenneté l’était déjà. Cela donne une visibilité prépondérante et démontre que ces valeurs sont au cœur des réflexions de la fédération. Lors du premier mandat, j’étais censée commencer par « observer », si je puis dire, mais en réalité cette première expérience a été beaucoup plus riche. Faire partie du bureau directeur aujourd’hui, c’est continuer à faire avancer les dossiers en cours et ceux à venir. Ma motivation première est que le handball accompagne nos jeunes de la maternelle à l’université, je pense que c’est une nécessité pour notre fédération. Le handball permet de faire vivre en actes les valeurs de coopération, d’entraide, de solidarité, de respect, valeurs essentielles pour participer à sa manière au mieux vivre ensemble.

Quel était objectif de ce premier rendez-vous de la nouvelle équipe fédérale avec Roxana Maracineanu ?
Cette première prise de contact nous a permis d’aborder les dossiers qui nous semblent très importants à traiter. Naturellement le premier concerne la reprise de nos joueurs et joueuses mineur.es. La décision a été favorable quelques heures seulement après notre rendez-vous et elle rend possible le retour sur le terrain pour tous nos jeunes mineur.es. La ministre nous a rappelé les aides financières du fonds de solidarité pour les clubs, les comités et les ligues afin de pouvoir les accompagner. Nous avons également évoqué le volet citoyenneté de notre programme Handball 2024. Nous avons l’ambition que le club devienne un véritable co-éducateur citoyen au sein d’une alliance éducative locale ; nous avons mis les bases de la convention FFHB Ministère sports et éducation nationale ; nous avons aussi identifié tous les blocages à travailler.

Quel sera le protocole de reprise proposé par la FFHandball ?
Le directeur technique National, Thierry Gaillard, la médecin fédéral, Frédérique Barthélémy, le président de la COC, Pascal Bouché et Jean-Luc Baudet travaillent actuellement sur un plan pragmatique qui soit en capacité de renseigner les clubs sur la forme de pratique distanciée et avec le protocole sanitaire adapté. Les clubs pourront reprendre dès le mardi 15 décembre. Ce plan comprend aussi la réathlétisation déjà possible en extérieur pour tous. Notre objectif, qui dépend naturellement du contexte sanitaire que nous ne maitrisons pas, est la reprise normale de nos championnats au plus vite, nous l’espérons courant janvier 2021.

Concernant les aides financières, comment les structures peuvent-elles en bénéficier ?
Le plan du gouvernement est ambitieux avec la mise en place d’un fonds de solidarité de 6 milliards d’Euros. Nous travaillons actuellement pour communiquer rapidement les éléments simplifiés pour constituer les demandes d’aides, afin que les structures de nos territoires, lorsqu’elles sont éligibles, puissent en bénéficier. La FFHandball les complétera par le plan de soutien financier voté dès le 1er Bureau Directeur. Tous les clubs et tous les structures qui en ont besoin auront ce soutien économique ; personne ne doit être oublié.

Lors de ce rendez-vous avec la ministre déléguée, le volet éthique a t-il été aussi évoqué ?
Le plan de prévention des violences développé par la FFHandball a été présenté officiellement le mardi 20 octobre à la Maison du Handball, en présence de Fabienne Bourdais, la déléguée ministérielle en charge de la lutte contre les violences. Depuis octobre 2018, la FFHandball a engagé un travail global visant à renforcer son dispositif de prévention des déviances, notamment sexuelles, et de protection de l’intégrité des pratiquant.es. Ce travail a conduit à l’établissement d’un plan fédéral de prévention pour informer, prévenir, écouter, protéger et, le cas échéant, punir. Au regard de ce plan et de la signature des conventions avec la fédération France Victimes et l’association Colosse aux pieds d’argile, nous sommes heureux que nos pratiquant.es disposent d’un numéro d’appel au service de l’écoute et de l’accompagnement. La formation est un outil fondamental de ce dispositif de prévention.

Comment développer le handball au travers d’un plan éducatif ?
Le rapprochement des deux ministères en juillet dernier doit être envisagé comme une véritable opportunité. La jeunesse est trait d’union entre l’éducation nationale et les sports. C’est ce même jeune qui va à l’école dans la journée et que nous aimerions retrouver le soir dans nos gymnases.
Jusqu’à présent, malgré la convention nationale signée avec le ministère de l’éducation nationale, de la jeunesse et des sports et avec les fédérations sportives scolaires (USEP, UGSEL, UNSS), les intentions sont davantage restées au stade national, sans réelles déclinaisons locales. L’objectif est que nous soyons partie prenante de la formation d’un citoyen sportif épanoui, engagé et responsable. Nous visons une réussite éducative locale, par l’association club - collectivité - école que nous souhaitons valoriser. Il semble nécessaire que les éducateurs de nos clubs soient formés à cela, via les ITFE et les comités. La FFHandball éditera un cahier des charges simplifié pour prendre contact avec nos partenaires scolaires et nos partenaires des collectivités. L’école est notre principal vivier, et nous souhaitons ensemble participer à l’éducation de nos jeunes.

Quelle pratique en particulier sera déployée ?
Aujourd’hui la FFHandball dispose d’une pratique adaptée à chaque tranche d’âge et aux envies de tous et toutes. Nos handballs s’adressent à chaque enfant, adolescent.e ou jeune adulte, et ce de l’école maternelle à l’université. Notre priorité est d’investir sur le premier degré, pour autant nous souhaitons aussi être présents dans le second degré (collège et lycée), mais sans marcher sur les plates-bandes des enseignants d’EPS, chacun sa mission. D’autre part, la FFSU réfléchit à la mise en place d’une coupe de France des sports de plage que le Beach Handball pourrait intégrer. Nous sommes déjà prêts pour travailler à destination de tous les âges et pour toutes les aspirations.

La réforme du baccalauréat évolue favorablement pour le sport…
Oui, une nouvelle spécialité - éducation physique, pratiques et culture sportive - verra le jour à la rentrée prochaine. Une fois le programme connu, nous regarderons comment le handball pourrait être partie prenante.

C’est une pratique que tu as contribué à développer sous la mandature de Joël Delplanque. Quelle sera la place du Hand à 4 dans le plan développement ?
La mise en place du réseau éducatif et le déploiement des nouvelles pratiques sont intimement liés. La FFHB réalise actuellement un état des lieux de chacune d’entre elle. Tous nos handballs, à l’exception du hand à 4, ont déjà bénéficié d’un plan de développement presque intégral. Concernant la dernière-née de nos pratiques, sa conception est terminée, les modalités de jeu sont arrêtées, l’intérêt pédagogique a été démontré. Les cibles ont été identifiées et le matériel continue d’évoluer pour être le plus pratique possible. Depuis 11 mois un ballon écologique est également en phase de conception. Il faut penser maintenant à la formation, si un module minihand et hand à 4 existe déjà, nos techniciens ont encore besoin d’affiner les contenus. Il reste un travail important à réaliser en termes de formation.

Un événementiel pour promouvoir le hand à 4, à l’instar des rencontres nationales du handensemble, est-il en projet ?
Un événementiel permet en effet de donner plus de visibilité à une pratique. Investir des lieux insolites et/ou extraordinaires est une hypothèse séduisante.
Au-delà du hand à 4, l’équipe travaille à un retour massif de nos licenciés, et à en attirer de nouveaux. TOUS nos handballs doivent nous y aider. Nous souhaitons continuer à déployer ces pratiques, et ce le plus largement possible durant ce premier semestre 2021 pour favoriser la rentrée 2021.
Nos clubs doivent pouvoir s’équiper, se former, vivre des émotions positives afin d’être prêts pour une reprise la plus diversifiée possible en septembre.
La réussite de ce plan de déploiement, maillon de notre projet de performance sociale, ne pourra voir le jour qu’au cœur d’une transversalité entre les différents acteurs, services, commissions, ou autres pôles… nous croyons fortement au « Jouons Collectif ».

Propos recueillis par HGu

Source Fédération Francaise de HANDBALL