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Publié par fean73

Entretien du lundi - Guillaume Joli
 

Triple champion du monde, double champion d’Europe, champion olympique… et champion de France, Guillaume Joli a mis un terme à son immense carrière entamée en 2002 à Villeurbanne. Après son aventure professionnelle achevée à Dunkerque, il va bientôt rejoindre sa région d’origine pour exercer le métier de Conseiller Technique Fédéral, au sein de la Ligue Aura.

Quel est ton emploi du temps depuis le dernier match de Lidl StarLigue ?
Le premier week-end a été chargé avec le jubilé organisé à Lyon. J’ai aussi participé à quelques réunions en vue de mon futur emploi. Je me suis également mis en quête de trouver une maison dans la région lyonnaise. Côté sport, j’ai couru tous les 2-3 jours, en plus de quelques parties de squash et de padel tennis.

La mise en place de ton jubilé n’a pas traîné ?
C’est ma femme qui m’a fait cette surprise. Elle s’est attelée, depuis l’automne dernier, a monté ce jubilé derrière mon dos. J’ai retrouvé des copains venus d’un peu partout, d’Allemagne, d’Espagne, de Chambéry. C’était touchant de revoir autant de monde. Il y a eu plusieurs matches, celui des enfants, un match de hand fauteuil face aux « amis de Guillaume » car je suis le parrain d’une association. Et pour finir, un match de gala avec les joueurs que j’ai croisés pendant ma carrière. Ensuite, il y a eu un bon repas. C’était vraiment un beau moment.

Cette dernière saison avec l’USDK a été compliquée mais elle restera anecdotique au regard de ta carrière, n’est-ce pas ?
Cela a été parfois décevant et blessant. L’année a été compliquée mais on apprend de toutes ses expériences. Mais j’ai appris à relativiser. Si on m’avait demandé à 14 ans ce que je voulais faire, je n’aurais jamais imaginé vivre autant de choses. Le chemin a été long et sinueux. J’ai gagné plein de titres, en équipe de France ou en clubs, j’ai découvert des pays et rencontré beaucoup de belles personnes. Cette saison, je me suis entraîné au côté des jeunes du centre de formation et j’ai terminé avec cette finale de coupe de France. Et j’ai eu un dernier frisson avec le jubilé qui m’a permis de finir sur une belle note. Je vais garder les bons souvenirs.

Que t'inspire la statistique de 92,66 % ?
… 71 jets de 7m sur 73 et 164 buts sur 177 tentatives lors de la saison 2004-2005 avec Chambéry…
Je ne me souvenais pas que j’avais été aussi bon cette année-là (rire). Je n’ai jamais été un obsédé des statistiques ; on se détend avec l’âge. J’aimais marquer des buts et tirer les penaltys. J’étais jeune et insouciant, je courais partout. 

Quelle sera ta mission professionnelle ?
Dès le 30 août, je débuterai en tant que Conseiller Technique Fédéral, au sein de la Ligue Aura, ma Ligue d’origine. Je remercie ses dirigeants ainsi que la fédération et Philippe Bana qui m’ont accompagné dans cette voie-là notamment avec la session de DES qui était destinée aux internationaux. Il s’agit d’une belle opportunité pour rentrer chez moi afin d’entraîner le pôle espoir et l’équipe des jeunes de la Ligue. La transition va s’opérer avec l’aide de Gilles Malfondet.

Imagines-tu, dans un second temps, entraîner dans le secteur professionnel ?
Il ne faut jamais dire jamais. Peut-être qu’un jour, lorsque j’aurai fait le tour de la formation, j’aurai peut-être l’envie de me lancer. Dans un premier temps, je vais me former car j’ai encore plein de choses à apprendre. J’ai aussi des choses à transmettre à ces jeunes lyonnais dont certains auront, je l’espère, la chance de vivre ce que j’ai vécu.

Est-ce une opportunité de reconversion ou une véritable vocation ?
Lorsque j’avais 14 ans, dans mon premier club, j’entraînais les petits du mini-hand. J’adorais ça. Puis j’ai entraîné toutes les catégories jeunes. À Valladolid et à Wetzlar, j’ai aussi entraîné les -17 garçons. Cela me permettait en même temps de découvrir la langue. Et encore cette saison à Dunkerque, j’ai entraîné les -18 garçons. Autant que je me souvienne, j’ai toujours aimé faire cela.

Ta magnifique carrière n’était pas écrite. Physiquement, tu ne t’inscrivais pas forcément dans les calibres internationaux…
Les ailiers comme Mika Guigou ou moi, Kentin Mahé sur la base arrière qui n’est pas le plus grand ou le plus costaud, démontrent qu’avec du travail, on peut réussi au plus haut niveau. La volonté et le mental sont fondamentaux. Alors, je ne vais pas m’enfermer dans un morphotype et briser le rêve des jeunes. Mon objectif sera de les emmener le plus haut possible.

Que retires-tu de tes deux expériences à l’étranger ?
À Valladolid, Juan Carlos Pastro avait une vision différente du Handball. Il a instauré un système de jeu dont trois des clubs finalistes de la Ligue des Champions, s’inspirent (Vardar, Kielce et Veszprem). Ce système très précis demande beaucoup de concentration. En plus de l’aventure humaine, ce fût une découverte exceptionnelle. Le club était une grande famille, nous passions beaucoup de temps ensemble. S’il n’y avait pas eu la crise, j’aurais sûrement poursuivi ma carrière là-bas. Nous partirons bientôt en vacances retrouver nos amis espagnols.
Je suis allé en Allemagne sur le tard. Wetzlar est un petit club de Bundesliga et son approche plus commerciale. Ce fût une belle aventure car j’ai notamment joué avec Ivano Balic, José Javier Ombrados et Andreas Wolff et Feth.

La récente alliance entre le club de basket de l’ASVEL et de foot, l’OL, pourrait-elle inspirer un projet identique dans le handball ?
Monter un grand club à Lyon, cela fait partie des rêves. J’espère que les choses pourront avancer. Comme Tony Parker, je portais le numéro 9, alors si l’OL veut venir… (rire). Il y a 20 ans, cela avait failli fonctionner mais le projet n’avait pas abouti. Dans une grande métropole comme Lyon, il y a la place pour une grande section handball.

Quel regard postes-tu sur génération dorée, les fameux Experts, dont tu as fait partie ?
On m’a souvent dit que j’étais le n°2 derrière Luc Abalo et je n’en ai jamais pris ombrage. Faire partie de cette génération ? Je suis assez humble là-dessus mais j’y suis arrivé par mon travail, je n’ai rien volé. C’est hallucinant d’avoir remporté six des sept compétitions que j’ai disputées avec l’équipe de France. Je totalise 118 sélections et je fais partie de cette belle famille bleue. Je serai toujours derrière l’équipe de France. Je suis passionné alors j’espère que j’aurai plus de temps pour aller voir des matches.

Source : Fédération Française de HANDBALL

Entretien du lundi - Guillaume Joli

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