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Publié par fean73

Entretien du lundi - Didier Dinart

Le sélectionneur de l’équipe de France masculine évoque la semaine internationale qui s’est achevée dimanche soir à Nantes avec un succès sur la Roumanie. Il attend désormais le tirage au sort qui sera effectué le 28 juin à Vienne.

Quel bilan tires-tu de cette semaine de qualifications à l’EHF EURO 2020 ?
Le bilan des qualifications est positif. Nous avons connu une alerte en avril face au Portugal mais les garçons en ont tiré les enseignements. Ils avaient à cœur de faire deux belles prestations. Ils ont mis un beau niveau d’engagement. Charge à nous de tirer les enseignements pour la prochaine Golden League qui sera la dernière étape avant la préparation du championnat d’Europe en vue des Jeux olympiques. Cette première place du groupe avec un goal-average très positif nous permettra peut-être de mieux appréhender le schéma de compétition de cet Euro.

Comment évalues-tu la réaction du groupe après la défaite au Portugal ?
Nous avons reçu une leçon d’humilité. Nous avions l’impression que tout allait bien. Cela s’applique aussi à moi qui n’a pas su mobiliser le groupe. Si l’équipe n’est pas à 100 %, cela peut conduite à ce type de déconvenue. J’ai apprécié la réaction à Strasbourg. Je demande beaucoup de concentration aux garçons et ils savent individuellement ce que j’attends d’eux. J’échange beaucoup individuellement. Parfois cette équipe a manqué de caractère, j’essaie de lui insuffler la rage de vaincre.

Quel regard portes-tu sur les trois joueurs qui ont débuté cette semaine sous le maillot tricolore ?
Les nouveaux ont également réalisé de belles choses, Je pense à Yann Genty qui a gagné en crédibilité. Du haut de ses 37 ans, il a de l’expérience et peut-être que, dès le court terme, il nous aidera. Je ne l’ai pas appelé pour lui faire plaisir et, en même temps, je ne promets rien. Wesley Pardin pas pu s’exprimer à Nantes car une douleur au mollet l’a empêché de jouer. J’ai préféré le préserver. Dylan Garain, avec trois buts en cinq minutes en Lituanie, a fait une bonne prestation, mais il s‘est malheureusement blessé. Hier soir, face à la Roumanie, un adversaire selon moi plus solide que la Lituanie, Jean-Jacques Acquevillo a pris ses responsabilités avec un 5 sur 6.

Au-delà de la qualification pour l’Euro, il s’agissait de matches de travail…
Bien sûr, il y a un devoir de résultats et la volonté de toujours jouer les premiers rôles. De nouvelles têtes sont apparues et j’ai observé que tous les joueurs étaient mobilisés et concernés. C’est positif car cette équipe se situe dans une phase de renouvellement et se cherche une identité. Il ne s’agit plus de l’équipe des Experts qui enchaînait les titres. Il reste peu de ses cadres historiques. L’équipe de France se situe dans une phase de transition et opère un renouvellement permanent.

Quelle est la stratégie sur les postes mis en concurrence ?
Il ne s’agit pas d’insuffler de la concurrence. Je recherche exclusivement le meilleur schéma pour faire gagner l’équipe de France. À l’aile droite, Valentin Porte s’est très bien exprimé et Yanis Lenne est revenu. Sur le poste d’arrière droit, nous avons des problèmes de riches. Au poste de demi-centre, nous avons poursuivi les tests avec Romain Lagarde, Kentin Mahé et Melvyn Richardson, sachant que Nikola Karabatic est le leader de ce groupe. Le chantier est ouvert sur le poste d’arrière gauche où les joueurs appelés cette semaine se sont montrés efficaces.

Le poste d’arrière gauche a nourri beaucoup de discussions et de critiques. Comment justifies-tu tes choix ?
Clairement, les compteurs sont remis à zéro. Le poste d’arrière gauche est remis en concurrence. J’avais déjà averti Timothey N’Guessan que ses performances ne permettaient pas de l’installer dans un rôle de titulaire. Cette fois, j’ai convoqué des joueurs susceptibles de nous aider à l’avenir. Je l’ai déjà dit haut et fort, et je le répète : si Elohim Prandi est dans un état de forme correct en octobre, il fera partie de l’équipe pour la Golden League. Peut-être que les choix effectués peuvent paraître surprenants mais je regarde tous les potentiels qui peuvent aider le collectif.

En l’absence de Ludovic Fabregas, Cédric Sorhaindo a été plus sollicité…
J’ai beaucoup aimé son attitude lors de ce rassemblement. Il était conquérant. Je vous livre aussi cette petite anecdote : il s’est par exemple énervé à propos de mon arbitrage lors d’un exercice à l’entraînement. Manager un groupe investi rend plus facile le coaching.

Les absences de Nikola Karabatic (opération) et de Luc Abalo (choix) ont-elles fait émerger d’autres garçons ?
Michaël Guigou s’est aussi beaucoup investi. Lors de ce stage, j’ai découvert un homme avec un rayonnement que je ne lui connaissais pas.

Quel regard portes-tu sur Nédim Rémili qui a enchainé les bonnes performances sur les 6 matches de qualification à l’Euro ?
Nédim a beaucoup évolué. Peut-être était-il un peu dissipé à son arrivée. Depuis, il s’est structuré et il est devenu un cadre. Lui aussi a été utilisé au poste de demi-centre cette semaine. Il ne faut pas être fermé dans la gestion d’un collectif, dans les associations et sur les évolutions potentielles des joueurs.

Avec plusieurs échéances et potentiellement le tournoi olympique, combien de joueurs comptes-tu impliquer la saison prochaine ?
Lors de notre victoire en Lituanie, un premier sept a creusé un écart de 10 buts et, en 2e période, l’autre sept a aussi réalisé un écart de +10. Tous les joueurs sont impliqués et cette variété de nos potentiels doit constituer la force de l’équipe de France. Aujourd’hui l’équipe de France est constituée de trois strates : les quatre experts, les intermédiaires (Gérard, Porte, L. Karabatic…) et la jeune génération très talentueuse incarnée par Fabregas et Rémili. Le potentiel se situe autour de 25 joueurs avec lesquels il faut créer l’amalgame.

L’heure des vacances n’a pas encore sonné puisque tu t’envoleras cette semaine pour la Guadeloupe et ton traditionnel tournoi…
Depuis mon jubilé, c’est la sixième fois que j’organise cette opération qui permet aux jeunes guadeloupéens de se frotter à des joueurs de calibre international. Cette année, la formule évolue avec la présence des équipes nationales d’Argentine, de la Tunisie et de deux équipes mixtes. Les joueurs invités seront répartis dans deux équipes : celle de la Guadeloupe et celle d’Air Caraïbes.

Quelques-uns des joueurs invités sont bien connus…
Raphaël Caucheteux, Arnaud Bingo, Florian Delecroix, Wesley Pardin ou encore Jean-Jacques Acquevillo effectueront le voyage. Il y aura aussi Aymeric Minne qui fait partie des révélations du championnat de France. Outre la promotion du Handball à la Guadeloupe et plus largement aux Antilles, cette semaine en commun me permet de découvrir des personnes.

Source : Fédération Française de HANDBALL

Entretien du lundi - Didier Dinart

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