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Publié par fean73

Entretien du lundi - Gilles Basquin : « de la complicité »

Depuis son premier déplacement officiel au championnat méditerranéen de février 2009 en Tunisie, Gilles Basquin fête aujourd’hui ses 10 années de chef de délégation. Cet engagement bénévole le conduit cette semaine en Égypte, à Port-Saïd, pour… le championnat méditerranéen avec l’équipe de France U17 de Pascal Person.

Comment cette aventure a-t-elle débuté ?
Jean-Paul Demetz occupait précédemment ce rôle auprès de Pascal Person et de Yohann Delattre. Il a souhaité arrêter et j’ai été alors sollicité par le secrétaire général de la fédération, Alain Jourdan. Il m’a demandé si cela m’intéressait de remplir cette mission de chef de délégation. J’étais encore en activité (dirigeant d’un cabinet d’assurances) et j’ai alors demandé l’aval de ma famille car j’étais déjà membre du Conseil d’Administration de la fédération depuis 2004. Dans le club de Chambly où je suis toujours licencié, j’ai officié comme entraîneur et comme directeur technique de club. Voilà, c’est une fierté lorsque je me rappelle le jeune entraineur que j’étais au fin fond de l’Oise.

Alors, en quoi consiste la fonction de chef de délégation ?
Elle ne concerne ni la technique, ni le médical, mais tout le reste ! J’ai pris goût au métier. Il n’y a pas de rapport de hiérarchie et chacun exerce dans son domaine de compétence. Pascal Person se repose sur moi pour gérer l’aspect administratif. C’est la partie logistique qui est la plus conséquente. À mes frais, et avec l’aval du président de la FFHandball, ma femme m’accompagne ainsi sur les grosses compétitions, comme sur ce championnat méditerranéen, afin de m’aider sur la logistique.

Tu évoques la logistique. En quoi consiste-t-elle ?
Il y a trois phases : avant, pendant et après. Les nouveaux équipements ont été livrés et il a bien fallu en faire le dispatching : pas moins de 350 vêtements et accessoires à préparer pour les joueurs et pour le staff ! En lien avec Aurélie Guillaumat et Karim Mossa, il faut aussi gérer les transports, les hébergements, assurer le lien avec les organisations et les équipes étrangères. Ensuite, sur la compétition, c’est à chaque fois la découverte des lieux. Il faut être débrouillard pour assurer l’intendance, la salle vidéo et de soins, le lavage des tenues, les courses… Avec la partie comptabilité à traiter au retour, on peut considérer qu’il y a autant de gestion autour que pendant la compétition.

Quel a été le moment le plus compliqué au cours de ces dix dernières années ?
Quelques mois après mon arrivée, en juin 2009 à Lyon, lors d’un tournoi international, nous avons été touchés par un drame survenu en plein match, le malaise cardiaque fatal à Maxime Candau.

Sachant que les collectifs sont parfois totalement renouvelés…
Heureusement, les maillots ne sont pas floqués nominativement mais en effet il faut assurer le suivi logistique pour environ 60 joueurs par génération. J’ai adopté le même fonctionnement que Daniel Gougeon, le chef de délégation de l’équipe de France U16 féminine.

Chef de délégation d’une équipe avec des joueurs mineurs impose une responsabilité supplémentaire…
C’est vrai, lorsqu’ils arrivent en sélection, ils ont 15 ans. Dès le premier stage, les joueurs ont le contrat entre les mains. Franchement, on ne connaît pas de gros problèmes liés, par exemple, aux sorties nocturnes. S’il faut de temps en temps les recadrer, dans l’ensemble cela se passe bien et, au fil du temps, il y a de la complicité qui s’installe. Les jeunes ont l’âge de mes petits-enfants alors j’essaie, de temps en temps, de leur transmettre des notions d’histoire, de géographie afin qu’ils s’ouvrent, si nécessaire, à autre chose qu’au handball.

Comment faire pour s’assurer que chacun des jeunes sera bien présent au rendez-vous au lieu de la convocation ?
Certains jeunes n’ont jamais pris l’avion avant leur première compétition internationale. C’est aussi parfois compliqué pour obtenir les visas : Aurélie Guillaumat était encore à l’ambassade d’Égypte vendredi matin pour récupérer les deux derniers passeports. Lors du retour du tournoi des 4 pays en Espagne, le 23 décembre 2018, nous avons manqué notre correspondance à Madrid. À la veille de Noël, il n’y avait plus de places et il a fallu dispatcher les joueurs sur différents vols. Les deux joueurs réunionnais ont embarqué de justesse à Roissy - le comptoir était fermé - en direction de la Réunion, mais sans leurs bagages. Nous les avons conservés, lavé leur linge et quelques jours plus tard, un dirigeant de la Ligue de la Réunion leur a apportés.

Avec Pascal Person et son staff, quels sont les liens qui se sont développés au fil des années ?
C’est toujours un plaisir de retrouver les copains et de vivre de nouvelles expériences. Chaque tournoi se déroule différemment avec ses problèmes et ses plaisirs nouveaux. Il faut aussi une énorme complicité car souvent le chef de délégation fait tampon. Le stress lié à l’enjeu de la compétition rejaillit sur l’extra-handball. Lorsque la tension est palpable, je sens que je vais prendre une petite cartouche (sourire). 

En quoi ton métier d’assureur est-il précieux dans ta mission ?
Je m’occupe du dossier assurances (MMA) de la FFHandball et je fais notamment toutes les déclarations. Cela fait partie de mon ADN d’agir dans un cadre de prévention, de penser aux aspects sécuritaires et aux responsabilités.

Voir certains des petits jeunes que tu as vu passer en U17 doit être réjouissant, non ? 
Après le Mondial A qui vient de s’achever au Danemark, j’ai en effet vu tous les anciens, Timothey N’Guessan, Romain Lagarde, Dika Mem, Melvyn Richardson et Ludovic Fabregas. C’est réjouissant et à chaque fois je suis content de voir que nous ne les avons pas traumatisés (sourire). On se remémore leur première Marseillaise… Quand on voit un Romain Lagarde, tout jeunot et tout timide à ses débuts avec nous, qui aujourd’hui évolue en France A, c’est en effet très agréable.

Source : Fédération Française de HANDBALL

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