Entretien du lundi - Michel Godard : « il faut aller encore plus loin »
Secrétaire-général adjoint de la FFHandball et membre du CA en charge de la formation, Michel Godard exprime quelques-uns des thèmes sur lesquels il est mobilisé : la formation, l’école Internationale du Handball, l’étude menée par l’observatoire de l’université de Poitiers et il évoque aussi les Jeux Olympiques de 2024 au travers du CREPS Île-de-France de Châtenay-Malabry dont il est le directeur.
Peux-tu effectuer un point à date en vue de l’installation de l’IFFE dans le cadre de la future Maison du Handball ?
Des formations se déroulent déjà à l’initiative de l’IFFE depuis 4 ans, dont la vocation est de former les acteurs des Territoires et de former des formateurs. Parallèlement nous sommes mobilisés sur la nouvelle architecture des formations. Pour l’avenir du Handball et le renouvellement de l’encadrement, la formation est un élément clef. Cette nouvelle architecture s’appuiera sur des titres à finalité professionnelle.
C’est à dire ?
La FFHandball souhaite mieux maitriser ses diplômes. Les futurs diplômes délivrés par la fédération permettront aux titulaires de devenir des professionnels. Ce sera une nette avancée car actuellement les diplômes fédéraux ne permettent pas d’enseigner contre rémunération, seuls les diplômes d’Etat le permettaient.
Quel est le processus pour que l’architecture des formations soit renouvelée et validée ?
Stéphane Debat et Nicolas Barbeau effectuent actuellement une tournée des Territoires afin de consulter, réguler et ajuster le projet avec les élus et les professionnels de la formation. Les formations de niveaux 2, 3 et 4 sont actuellement rédigées et passeront ensuite devant la commission RNCP (Répertoire National des Certifications Professionnelles), une l’organisation qui rassemble des professionnels et des formateurs qui décident de la valider des titres de formation.
Après le succès de l’École Internationale du Handball lors du Mondial 2017 en France, quelle est l’ambition à l’occasion de l’EHF EURO 2018 de décembre prochain ?
L’objectif sera de rassembler 300 participants à la Maison du Handball. Pour la première fois, cette École Internationale du Handball ne sera pas seulement centrée sur les entraîneurs et l’entraînement mais sur tous les publics et plus de composantes du Handball.
Lors d’un précédent Entretien du Lundi, Béatrice Barbusse évoquait la fonction de secrétaire générale de la FFHandball. En tant qu’adjoint, quel est ton point de vue sur la fonction ?
Le secrétariat général d’une fédération comme la nôtre est à la fois large et complexe. Il nécessite de s’approprier tous les sujets que constitue l’activité du Handball. Avec Béatrice, nous avons conservé nos dossiers de prédilection, respectivement la féminisation et la formation. C’est aussi pourquoi nous évoluons dans une fonction partagée avec une répartition des différents organes avec le soutien et l’implication de Grégory Pradier. Marie-Christine Biojout, Alain Jourdan, Alain Koubi et Claude Perruchet sont en relation permanente avec les Territoires : ce dialogue partagé entre les Territoires et la fédération est capital pour la construction du Handball.
Une étude intitulée « Construisons le Handball de demain » a été réalisée par l’observatoire de l’université de Poitiers. Quels sont les enseignements de cette étude ?
Il s’agit d’une photographie de la vie et du fonctionnement de nos clubs. Avec plus de 50 % de réponses de leur part, nous possédons ainsi un état des lieux très satisfaisant afin de construire le Handball de demain. L’enjeu est fort pour notre avenir.
Quelles sont les pistes de développement ?
Leurs réponses démontrent l’implication des clubs mais cela ne va pas assez loin. La démarche est de réfléchir sur le Handball de demain : quel type d’activités, quel modèle économique, quel type d’association à l’avenir, … ? Des aspects qui doivent tenir compte du contexte économique et sociétal. À partir de ces éléments et des prospectives, il va falloir contextualiser le développement du Handball de demain.
Tu es directeur du Creps de Châtenay-Malabry. En quoi l’organisation des Jeux olympiques de Paris 2024 aura-t-elle une incidence sur son fonctionnement ?
Nous avons déjà commencé à réfléchir sur ce dossier. Le CREPS Île-de-France à Châtenay-Malabry est situé à moins de 30 minutes de 10 sites olympiques. L’objectif sera d’accueillir les délégations étrangères qui viendront disputer les tests-event ou au moment de la préparation des J.O. Le récent exemple de l’équipe nationale japonaise de Karaté qui avait choisi le CREPS comme camp de base européen nous encourage en ce sens.
Disposez-vous des équipements et des conditions d’accueil nécessaires ?
Nous sommes en capacité d’accueillir des disciplines telles que l’escrime, le beach-volley, le badminton, le hockey-sur-gazon, tant pour des équipes françaises qu’étrangères. Le CREPS Île-de-France dispose du label le plus élevé - argent - pour ses équipements, ses conditions d’hébergement et de restauration. Les J.O. de Paris 2024 seront l’occasion d’accroître la notoriété de l’établissement.
L’organisation et l’accueil de Paris 2024 ne se limite pas au seul registre sportif…
En matière de formation, le CREPS de Châtenay-Malabry est complémentaire de l’INSEP. Il dispose de 22 salles de cours et d’un amphithéâtre de 130 places adaptés pour la formation des personnels bénévoles ou professionnels de Paris 2024. Les projets ne manquent pas : nous avons l’objectif d’installer une école d’entraîneurs durant les J.O. et d’accueillir également l’ASPC (Association Sport Performance Center), l’association internationale des centres sportifs.
Source : Fédération Française de Handball