En changeant son état d’esprit, on peut changer tout le reste
Ancien joueur de handball et capitaine de la sélection de République Tchèque, Karel Nocar est désormais manager de l’ensemble des équipes nationales.
Amateur de défis, il assume pleinement ses fonctions de coordinateur dans l’expansion de ce sport au sein de son pays natal. Dans cette interview, il revient sur son parcours sportif couronné de succès, et nous parle de son rapport au coaching.
Karel, tu as débuté ta carrière professionnelle en 1996. A cette époque, tu n’avais même pas encore 20 ans. Racontes-nous comment tu en es arrivé là aussi vite.
Dans ma ville natale il y avait une bonne école de handball. Quand j’étais petit, je voulais simplement jouer avec des copains et prendre du plaisir. C’est seulement entre 14 et 18 ans que j’ai commencé à pratiquer le handball en compétition, tout en gardant l’amour du jeu. Jusqu’à cette période, tout s’est fait assez naturellement, je ne me posais pas de questions.
En 1996, le club (Kovopetrol Plzeň) a commencé à se structurer et à construire une équipe compétente. L’objectif était double : remporter le championnat et être performant sur la scène européenne. Malgré mon jeune âge, j’ai eu l’opportunité d’intégrer cette équipe et de prendre part à ce joli projet. Ce fut une période très excitante car en peu de temps je devais faire mes preuves et mettre en avant mon envie de progresser un petit peu plus chaque jour.
Il fallait aussi faire face aux doutes qui surviennent relativement souvent à cet âge. Une bonne dose de confiance en soi n’est pas de trop pour réussir à s’imposer dans une équipe professionnelle.
Il ne t’aura fallu que deux petites années pour faire tes preuves et goûter à la sélection nationale. C’est le rêve de beaucoup de personnes de pouvoir représenter son pays, qu’est-ce que l’on ressent dans ces moments ?
En fait, c’est surtout lors de la deuxième année que j’ai réussi à m’imposer comme titulaire à mon poste. Par bonheur, c’est également au cours de cette année que nous avons remporté le titre de champion et la Coupe Nationale.
Tout s’est ensuite accéléré : j’ai reçu ma première convocation en équipe nationale de République Tchèque en décembre 1997. Je pense que ce qui a motivé le choix de mon sélectionneur, c’est ma volonté de ne jamais rien lâcher.
Mon leadership et l’esprit d’équipe que je mets en avant l’ont aussi intéressé, notamment au vue de mon jeune âge. Il m’a d’ailleurs nommé capitaine de la sélection de 2002 à 2012 ensuite. C’est une énorme fierté !
En 2003, tu es en grande forme et tu rejoins le SH Chambéry en tant que joker médical. Au final, tu y resteras 10 ans. Est-ce que la transition et l’adaptation a pour toi été difficile ?
Mon adaptation s’est très bien déroulée, notamment grâce aux joueurs, au staff et aux supporters de Chambéry. Mon ouverture d’esprit sur et en dehors du terrain m’a beaucoup aidé. Je ne conserve que d’excellents souvenirs, malgré l’énorme pression que je me mettais.
Pour la petite anecdote, je me souviens encore que lorsque je n’étais pas bon à un entrainement, je me répétais que je ne méritais pas mon salaire de joueur et je n’en dormais pas de la nuit ! Je suis très satisfait car je pense que tout le monde a pris conscience que je donnais le meilleur de moi-même sur un terrain quoi qu’il arrive. La preuve : je suis arrivé en tant que joker médical pour 8 mois, j’ai finalement signé trois fois un contrat de trois ans, pour mon plus grand bonheur !
Après un passage remarqué en France, tu décides de mettre un terme à ta carrière en 2012. Tu en profites pour te former au coaching et aux techniques de développement personnel. Qu’est ce qui t’a motivé ?
J’ai commencé à m’intéresser au coaching pendant ma carrière. Alors que je jouais encore, j’ai travaillé avec Yohann Duclos qui est un coach mental. Cela m’a beaucoup plu et m’a permis d’apprendre à penser autrement.
J’ai pu comprendre qu’en changeant son état d’esprit, on peut changer tout le reste.
C’est donc tout naturellement que lorsque Yohann a proposé sa première formation, je me suis inscrit pour y participer.
Vous n’avez pas eu le temps de vous ennuyer puisque vous êtes aujourd’hui en poste à la Direction Technique Nationale de Handball en République Tchèque. Quel est ton rôle d’une part, et d’autre part, quels sont tes objectifs ?
Ça c’est le moins qu’on puisse dire ! Je suis aujourd’hui manager de l’ensemble des équipes nationales de République Tchèque. Ce fut pour moi une opportunité à saisir, et la suite logique de ma carrière de joueur professionnel. C’est un travail très prenant.
Pour le moment, je travaille énormément sur l’organisation et nos relations avec les partenaires et médias.
Mes objectifs sont toujours les mêmes : prendre du plaisir et donner le meilleur de moi-même pour aider les équipes à se développer.
Pour cela, je me sers de mon expérience de joueur, de mes formations de coach et j’essaye d’inculquer à tout le monde un état d’esprit de gagnant, et surtout, la volonté de se dépasser un petit peu plus chaque jour.
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Karel aura été un exemple au CHAMBERY SAVOIE HANDBALL il était un vrai guerrier avec beaucoup de bravoure, il était et il est toujours très estimé.
Photos du bas : archive Jean Pierre RIBOLI