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Publié par fean73

 - Pascal Bourgeais : "Imaginer le Handball dans 10 ans"

Responsable du PES (Parcours d’Excellence sportive) masculin, Pascal Bourgeais revient sur les succès de l’été passé avec les sélections jeunes masculines. Il évoque aussi la réforme territoriale et l’avenir de la filière masculine.

En quoi consiste le PES (Parcours d’Excellence sportive) et quelles sont tes missions ?

Le PES (Parcours d’Excellence sportive) deviendra bientôt le Parcours de Performance Fédérale (PPF). Il recense toutes les actions, le réseau, les structures, les ressources humaines… En somme, le PES rassemble tout ce qui est mis en œuvre pour renouveler France A et le secteur professionnel. Mon rôle est de manager ce dispositif et de mettre du lien entre les acteurs et les structures fédérales et les clubs. Je bénéficie du regard transversal de Jacky Bertholet et de Pascal Person qui m’accompagnent dans ces missions. Le groupe de pilotage du PPF est composé du DTN, du staff de France A, des trois coaches des sélections jeunes, Yohann Delattre, Eric Quintin et Pascal Person et d’experts associés. Ce groupe est en charge d’impulser la politique de renouvellement de l’élite pour pérenniser la place de l’équipe de France dans les plus grandes compétitions internationales. Notre rôle est d’imaginer le Handball dans 10 ans et comment l’anticiper en posant des grandes orientations.



Quels sont les liens avec le secteur professionnel ?

Paul Landuré et Guy Petitgirard sont chargés du suivi des centres de formation des clubs professionnels et nous siégeons ensemble dans les groupes de pilotage de D1 et D2. Ils sont en relation directe avec tous les acteurs de la filière masculine. Nous développons les relations avec les acteurs du secteur professionnel au travers des séminaires des entraîneurs de D1 et D2 et d’un colloque commun entre les responsables des Pôles espoirs et les entraîneurs des Centres de formation.



Quel est le dispositif particulier pour les espoirs fédéraux ?

Je pilote directement les espoirs fédéraux, en concertation avec Didier Dinart. Il s’agit de proposer un accompagnement personnalisé sur les quelques joueurs projetés pour renouveler France A, sous les 4-5 ans. Cela concerne des garçons comme Dika Mem, Melvyn Richardson, Julien Meyer et déjà quelques joueurs de la génération des 99… Notre rôle est d’amener ces joueurs dans les meilleures conditions à la porte de l’équipe de France A. Récemment cela concernait Nedim Remili, Ludovic Fabregas et Benoît Kounkoud. Ce dispositif performant a été mis en place par Sylvain Nouet. Je profite ici de rendre hommage à son travail gigantesque dont les superbes résultats de l’été passé sont l’aboutissement ainsi que des staffs qu’il a mis en place.



Comment préserver la venue des espoirs fédéraux en équipe de France juniors voir en équipe de France jeunes alors qu’ils sont parfois sollicités par leur club pour préparer la saison prochaine ?

Il s’agit d’un échange gagnant - gagnant avec les clubs pour fabriquer l’élite de demain et gérer intelligemment la charge de travail et la formation du joueur. Participer à des championnats d’Europe et du Monde avec des équipes en capacité d’aller loin et de disputer des matches à enjeu, contribue à la formation. C’est le cadre général, mais dès lors où un joueur intègre les A, on ne le fera pas doubler avec la compétition de sa catégorie. Ce n’est pas un secret de préciser que Ludovic Fabregas ne participera pas à l’Euro U21 cet été. Notre travail est de rester attentif à ce que les joueurs soient mis dans des conditions de performance et de formation optimales. C’est pour cela que l’an passé Florian Billant et Julien Meyer ont été surclassés en équipe de France junior.



Comment se présentent les championnats d’Europe jeunes et juniors cet été ?

Cela s’annonce difficile car forcément nos équipes ont un statut et seront ciblées par la concurrence. Mais on maintiendra notre concept centré d’abord sur le joueur. L’objectif est certes de bien représenter la France et de démarrer la compétition avec l’objectif de la gagner mais pas à tout prix.



Selon toi, à quoi les succès de l’été passé peuvent-ils être attribués ?

Je ne crois pas que ce soit circonstanciel même si nous avons des générations exceptionnelles. Incontestablement, ces succès sont liés à la richesse de la formation à la française dans nos clubs et en structures fédérales et à la complémentarité de nos staffs. Ces staffs ne fonctionnent pas selon un modèle unique et formaté mais avec un management participatif mis en place par le trio de techniciens : Pascal Person, Éric Quintin et Yohann Delattre. Naturellement, les autres nations travaillent et nos entraîneurs doivent sans cesse innover pour surprendre l’adversité et anticiper le handball de demain. Enfin, les A nous montrent le chemin et leurs résultats confortent les jeunes dans l’esprit de la gagne. Mais ce serait une erreur de vouloir les copier.



Comment maintenir ce niveau d’excellence dès la catégorie U17 ?

Nous allons rajeunir le travail en structures fédérales et densifier notre intervention sur les 14 ans, en les ouvrant dans chaque région à ces jeunes garçons. Nous avons constaté des déficits dans la motricité, la coordination et le gainage et ce travail à cet âge est indispensable pour performer plus tard. Le second objectif est de regrouper les meilleurs en leur proposant des circonstances optimales d’entraînement afin de leur permettre, entre autres, de se confronter à des athlètes plus âgés et en particuliers ceux des centres de formation. On observe aussi une évolution du Handball professionnel avec des jeunes athlètes qui signent tôt et qui parfois ne passent plus par les centres de formations. Enfin nous compléterons notre parcours, en faisant évoluer le dispositif des compétitions, en accentuant la formation des cadres, en développant les animations autour du jeune joueur jusqu’à créer des compétitions de bassins et de secteurs.



Tu faisais partie du staff de l’équipe de France jeunes l’été dernier. En quoi cette expérience est-elle précieuse dans ta mission actuelle ?

Éric Quintin m’a sollicité pour rentrer dans le staff de France jeunes et j’ai accepté avec grand plaisir. J’étais auparavant CTS de Côte d’Azur et nous collaborons ensemble depuis fort longtemps. Le mode de fonctionnement du staff avec les joueurs nous a permis de conserver notre fonction d’entraîneur et d’éducateur. L’aventure s’est conclue par un titre de champion du Monde et cela m’a apporté beaucoup de satisfaction. Je repars pour la campagne 2016 sur la préparation et l’Euro en Croatie avec la nouvelle génération. C’est un excellent éclairage sur le haut-niveau jeune.



Quels ont été les autres temps forts dans ta carrière jusqu’à présent ?

J’ai travaillé comme Conseiller Technique Sportif dans trois régions et j’ai eu la chance d’être « happé » par Michel Barbot et de faire mes classes dans la région Centre. Puis je suis rentré dans ma région d’origine, la Bretagne, pendant cinq ans, avant de passer 15 années en Côte d’Azur. Des expériences qui m’ont offertes des occasions de vivre différentes approches et cultures du handball. Avec Christian Gaudin, lorsqu’il était le coach de Saint-Raphaël, nous avons développé la relation entre le Pôle, le Centre de formation et l’équipe de 1e division, une passerelle vers le haut niveau qui est complètement d’actualité aujourd’hui. Cette expérience longue de 7 ans m’a permis de cerner l’univers de la LNH, le tout dans une confiance absolue avec Christian Gaudin. J’ai retrouvé aujourd’hui cette relation réciproque avec Eric Quintin.



Concrètement, que va entraîner la réforme territoriale ?

La réforme n’est pas une contrainte mais une opportunité. Nous sommes aujourd’hui au stade de la réflexion et du partage avec les territoires, le processus est lancé et sera validé lors de l’Assemblée Générale de la FFHB au printemps 2017. Chaque nouvelle région sera dotée d’un pôle espoirs se composant de sites « accession » pour l’entrée dans la filière et de sites « excellence » regroupant les athlètes à fort potentiel. Certaines régions sont de taille gigantesque et il nous faut conserver ce maillage local, c’est pourquoi nos structures actuelles vont se transformer en sites d’« accession » (environ 25 structures). Nous allons continuer à nous appuyer sur le monde scolaire, les sections sportives, les centres d’entraînement, les centres de performance sportifs, les Territoires, les Comités et les clubs qui constituent notre véritable vivier. Pour compléter ce dispositif, L’objectif est de faire en sorte que chaque territoire dispose au moins d’un site d’« excellence » adossé à un centre de formation lorsqu’il existe ou sur proposition de la ligue et validé par la DTN dans les régions sans centre de formation. Une quinzaine de sites « excellence » seront répartis sur les 12 nouvelles régions sans oublier les Ultra-marins.



Enfin, peux-tu décrypter la nouvelle formule des interpoles ?

Pour cette saison, Il y avait deux options possibles pour nos 4 zones composées chacune de 6 pôles et qui intègrent aussi les équipes ultra-marines : Soit organiser les interpoles sous la forme d’un championnat de janvier à avril (c’est le choix du Sud-Ouest et du Nord-Est) ou au travers d’un tournoi bloqué sur trois jours. Les Interpoles de deux zones se sont achevés la semaine passée avec le succès de la Réunion dans le Nord-Ouest et de Saint-Raphaël dans le Sud-Est. Lorsque les 2 autres zones auront terminé leur championnat, 4 sélections disputeront le Final Four du 3 au 5 mai à Clermont-Ferrand. 64 joueurs seront ainsi passés en revue (génération 98-99) et seront des postulants à l’équipe d’Eric Quintin (U18). Une nouvelle formule verra le jour en 2017 afin de tenir compte du nouveau maillage des Territoires.

Source Fédération Française de Handball

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