Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Catégories

Archives

Publié par fean73

Guillaume GILLE répond aux questions de la Fédération Francaise de Handball

L'Entretien du Lundi - Guillaume Gille : "Il me reste tout un tas d'incroyables souvenirs"

Dix-huit ans après sa première sélection tricolore face à la Yougoslavie en 1996, auréolé de titres européens, mondiaux, olympiques, façonné par dix années passées en Bundesliga, Guillaume Gille a effectué dimanche en finale de Coupe de France sa dernière sortie de joueur de handball. Malgré la défaite face à Paris, le public a rendu hommage au grand frère des Gille, au grand frère des Bleus qui a toujours su manier avec intelligence discrétion, investissement et efficacité, à l'image de cette retraite simple et émouvante.

-«Guillaume, vous avez remisé ce dimanche au terme de la finale de Coupe de France votre maillot de joueur. Vous êtes-vous préparé à la vie d’après ?
C’est en préparation. Je n’ai pas attendu le dernier jour de carrière pour anticiper. J’ai beaucoup d’idées, surtout des pistes. Je sais depuis quelques temps que c’est mon dernier contrat. C’est la conjonction de plein de facteurs. Sportivement, c’est plus compliqué cette année, j’arrive à un âge qui n’aide pas pour le physique, pour la récupération… Ca n’a pas toujours été simple avec l’encadrement non plus. Mais je suis très attaché au hand, et j’ai toujours eu des responsabilités au sein des équipes dans lesquelles j’ai joué, en étant le relai de l’entraineur. J’aime la gestion des équipes, et j’imagine continuer de m’investir comme ça et entraîner. J’ai anticipé en passant mes diplômes pour pouvoir entraîner en D1. J’ai aussi un Master 2 en management des organisations sportives, ce qui me laisse du champ pour rentrer dans des structures qui s’éloignent un peu du hand. Il faut encore que je fasse le tri dans mes envies…


- Les émotions, sans parler de celles liées aux grands triomphes, sont-elles aussi fortes lorsque l’on porte le maillot de Loriol, celui de Hambourg ou de Chambéry ?
Je n’ai pas changé d’horizon très souvent, et les émotions ne sont pas comparables. À Loriol, j’étais un gamin, je n’imaginais pas la suite, j’avais juste envie de m’amuser. Dans les clubs pros, c’est une autre logique, ça pousse à progresser, à repousser ses limites. Mais il ne faut pas perdre l’essence du jeu. Le hand est un sport sérieux, mais le plaisir et l’amusement restent indispensable. Au final, j’ai le même esprit qu’au début, j’aime jouer et vivre avec une bande de potes. Et on ne vit pas les émotions qu’avec les titres.

- Lorsque vous avez décidé de consentir les sacrifices qui conduisent à l’excellence, quels étaient vos buts ? Porter le maillot de l’équipe de France ? Être champion olympique ?
Le palmarès de l’équipe de France est presque indécent. Gagner autant de titres sur une période aussi courte, c’est exceptionnel. Quand on avance dans la vie de handballeur, on se bat pour aller le plus loin possible, mais même dans mes rêves les plus fous, je n’aurai jamais pensé à un tel scénario. J’avais juste envie de pousser un peu plus loin à chaque fois, de progresser, et ça m’a permis de faire partie du voyage.


"DEPUIS TOUS TEMPS, IL Y A UNE FILIATION EN ÉQUIPE DE FRANCE"

une équipe de France sacrée championne du monde quelques mois auparavant. Quels étaient alors ses équilibres ? Était-il difficile, pour un jeune, de cohabiter avec les Barjots ?
Non, pas particulièrement. En 1995, les Barjots étaient à leur apogée, ils s’étaient fait un nom dans le monde du handball. Après les JO d’Atlanta en 1996, Daniel Costantini a écarté quelques anciens qui étaient sans doute plus forts, pour laisser la place à des jeunes. J’ai eu la chance d’en profiter et d’avoir du temps de jeu en équipe de France.

- Et est-ce difficile, aujourd’hui, pour un jeune d’intégrer le cercle des Experts ?
Non, je ne pense pas non plus. Entre les Barjots, les Experts, les Indestructibles maintenant, quelque soit la manière dont on nomme l’équipe de France, il y a une filiation. L’état d’esprit des Barjots continue d’y faire écho, et si on en est là aujourd’hui, c’est grâce à nos aînés. Dans une équipe comme celle-là, les places sont difficiles à prendre, et tout le monde s’accroche. Les anciens ont un rôle d’accompagnement et aident les nouveaux à éviter les pièges. Mais quand un jeune arrive, on sait qu’il n’est pas là par hasard et qu’il vient avec ses qualités. Il a de quoi apporter à l’équipe, donc il s’intègre naturellement.

- Vous avez consacré dix années de votre carrière sportive à Hambourg. Qu’est-ce que cette expérience vous a apportée ?
L’Allemagne, c’est le plus haut niveau, ce qu’il se fait de mieux. On joue plus de matchs, ce sont des saisons très éprouvantes. Emotionnellement, on est toujours sur la brèche. Entre le championnat, la Ligue des Champions et l’équipe de France par-dessus, il faut s’habituer. Mais c’est générateur d’émotions exceptionnelles, dans des salles immenses et magnifiques, avec un engagement constant. C’est une période qui m’a vraiment marqué, en tant que sportif, mais aussi en tant qu’homme.


 

Guillaume GILLE répond aux questions de la Fédération Francaise de Handball

"JOUER AVEC BENJAMIN ET BERTRAND, C'ÉTAIT DES ÉMOTIONS EN PLUS"


- Des handballeurs vous ont-ils inspirés tout au long de ces années ?
Je n’ai jamais trop fait dans l’idolatrerie. Mais j’ai été au contact, je me suis bagarré et entraîné avec des joueurs exceptionnels. Mais je n’ai pas de nom en particulier, ou j’en ai trop. Il y a plein de choses à prendre chez beaucoup de monde, et c’est en piochant comme ça que j’ai avancé.

- Parlez-nous de deux moments bien spécifiques : le Mondial 2001, celui de votre premier titre, puis le triomphe de Zagreb, en 2009, et notamment cette demi-finale face au Danemark au relais de Didier Dinart en défense ?
En 2001 c’était mon premier titre sur la scène internationale. C’est un souvenir fort, une grande première, et en France en plus. La campagne olympique de 2000 avait été très frustrante et décevante, parce qu’on était partis pleins d’espoir. À l’inverse, en 2001, on était dans l’inconnue, et on a vécu ça comme un véritable exploit. Il me reste tout un tas de souvenirs d’entrée sur le terrain, de liesse à Bercy. La manière dont on a vécu ça était vraiment incroyable.
Le Mondial en Croatie arrive à la suite du titre olympique de 2008, le premier, celui qu’on a longtemps cherché. On arrive euphoriques dans un mondial taillé pour les Croates. Il y avait une ambiance fantastique, et je me souviens bien de cette demi-finale. J’ai du jouer le rôle de Didier, qui était le patron de la défense, et qui se blesse. Le remplacer n’était pas simple, surtout à ce stade de la compétition. Ca s’est très bien passé, et à titre personnel, c’est un souvenir exceptionnel d’avoir pu faire un match de ce calibre, à ce moment
( source Fédération Francaise de Handball )

Guillaume GILLE répond aux questions de la Fédération Francaise de Handball

- Daniel Costantini vous a toujours décrit comme le prototype du handballeur moderne, polyvalent. Vous retrouvez-vous dans cette définition ?
C’est vrai que le handballeur se doit d’être polyvalent. Le jeu s’accélère, il y a moins de spécialistes, et la polyvalence peut être une arme. Mais cette définition a quelques années déjà, et de nouveaux joueurs ont cassé la baraque depuis, qui ne rentrent pas toujours dans ce schéma. La France produit des profils très variés, et atypiques, et c’est ce qui fait la véritable force de l’équipe nationale.

- À Chambéry, comme dimanche pour votre dernier match, vous avez réalisé un rêve en évoluant aux côtés de vos deux frères Bertrand et Benjamin. Parlez-nous de votre relation, aujourd’hui, mais surtout avant, avant le handball, avant les titres…
La particularité qu’on a, c’est qu’on fait le même boulot. Se retrouver tous les trois professionnels, ça n’a pas changé notre relation. Ce qui change, c’est qu’on est plus proche avec eux qu’avec les autres coéquipiers, et vivre en club avec eux, c’était tout simplement des émotions en plus."

Guillaume GILLE répond aux questions de la Fédération Francaise de Handball
Guillaume GILLE répond aux questions de la Fédération Francaise de Handball
Guillaume GILLE répond aux questions de la Fédération Francaise de Handball

Commenter cet article